vendredi 27 juin 2008

« Océan-Manor » a un grand frère « Trotwood »





Nous avons remonté la Tamise à cause du temps et du vent. Une fois à Londres notre but était de remonter jusqu’à Bourne End, lieu où a été construit le bateau. Le chantier n’existe plus depuis déjà pas mal d’années. Nous y sommes passés et nous avons continué en direction d’Oxford. Un peu plus loin, lors de notre remontée, nous avions entre aperçu un bateau qui ressemblait fortement à Océan-Manor au chantier « Woottens Boatard » à Cookham. Nous étions samedi et il était déjà plus de 19 heures. Tout était fermé. Nous nous arrêterons à la descente.

Mercredi 25 juin, nous arrivons à Cookham et nous nous y arrêtons. Nous allons voir le responsable du chantier, nous pouvons aller voir de près « Trotwood », le petit frère de « Océan-Manor ». Nous aurons même l’occasion de le visiter rapidement. C’est vraiment la même construction, si ce n’est qu’il est dans son jus alors qu’Océan-Manor a été légèrement modifié. Il porte le n°488 Andrews Boatbuilders alors qu’Océan-Manor porte le n°490 Andrews Boatbuilders. Il est donc plus vieux, c’est un grand frère l’âge mais petit frère par la taille, Océan-Manor a été prolongé à l’avant par une delphinière et à l’arrière par une plage de bain. L’arrière du roof central est avec une grande fenêtre plutôt que 2 petites, mais à par ça, peu de différences. Nous avons même le nom de son propriétaire. Il ne reste plus qu’à chercher ses coordonnées.

Mais les surprises ne sont pas finies, en faisant le tour du chantier, dans un des ateliers de restauration, nous avons l’occasion de voir un autre bateau du chantier Andrews, il porte le n°489 Andrews Boatbuilders. Mais celui-là, il ne ressemble pas du tout à Océan-Manor, c’est un petit bateau rapide de 20 pieds : un « slipper Launet » qui a été construit en 1973. Le chantier a restauré une coque semblable mais de 50 pieds.

Le chantier Andrews construisait des bateaux entièrement en bois à l’unité (20 pieds, 30 pieds, 40 pieds et 50 pieds) et aménageait des coques polyester à l’unité aussi tel que Océan-Manor. C’est ainsi que les n° des bateaux se suivent mais les bateaux ne se ressemblent pas. Guy Wootens, le responsable du chantier connaît encore un autre bateau identique à Océan-Manor mais il a perdu sa trace. 3 bateaux sortis du même chantier, à la suite l’un de l’autre, se retrouvent ensemble dans le même chantier de restauration. Petit instant d’émotion même si le dialogue anglais/français n’est pas évident.


Nous retournons vers le Sud !

Après avoir fait le tour des plus beaux collèges d’Oxford, sans toutefois les avoir visités (Il nous aurait fallu la semaine), nous prenons cette fois, le fil du courant pour nous laisser aller sur les flots de la Tamise.

Descente paisible, le courant est avec nous. Même si nous sommes passés aux mêmes endroits hier, les paysages sont différents, on ne les voit pas de la même façon en descendant.

Par contre, ce qui nous surprendra toujours, c’est la courtoisie et l’efficacité des éclusiers. On parle du flegme anglais, mais ça ne leur convient pas du tout. Un éclusier anglais est toujours à la tâche : arroser les fleurs, retirer les mauvaises herbes, balayer les abords de l’écluse, couper une branche, prendre les amarres des bateaux qui arrivent, renseigner les piétons sur les itinéraires de randonnée, écluser les bateaux, retirer les toiles d’araignée sur les portes, tondre, sortir les branchettes ou autres qui sont au pied de leur écluse… Que de chose à faire pour un résultat, pour nous plaisancier, qui est superbe.

Ce qui nous a étonné aussi, c’est le chemin qui longe la Tamise d’un bout à l’autre. C’est un petit sentier en terre battue qui est régulièrement tondu, pas un déchet n’y traîne. Lorsque l’on passe d’une propriété à l’autre, il y a des portes qui sont toujours correctement refermées. Les anglais viennent s’y promener aussi bien à pied qu’en vélo. Par contre, dès qu’on approche une écluse, il pousse leur vélo. Ce sentier, qui change de rive régulièrement, est parsemé de nombreux bancs, tous bien entretenus. Le week-end, les anglais viennent y pique-niquer.

Continuons notre descente, mais n’oublions pas de regarder derrière nous de temps en temps, nous sommes rattrapés par des avirons qui filent à toute vitesse. A pleine puissance ils vont très vite. Nous avons suivi pendant plusieurs jours une barque à rames (2 rameurs et 1 barreur) qui vont à la même vitesse que nous. Bravo les jeunes. Nous sommes repassés à Henley où les préparatifs de la « Regatta » vont bon train.

A Cookham, une petite halte au chantier Wootens Boatyard s’impose (voir article suivant).

Nous continuons notre route, il y a du monde sur les canaux, ça se bouscule aux écluses. Pas de feux aux écluses, c’est l’éclusier qui nous fait signe de rentrer. On écluse souvent avec d’autres bateaux, aussi bien des narrowboat que des barques à rames ou à moteur. Tout le monde rentre dans l’écluse selon les ordres de l’éclusier et pas question de râler.

Il y à presque autant de trafic qu’en été sur le canal du midi. C’est effrayant le nombre de bateaux que l’on croise plus ceux qui sont à quai ou dans les marinas (immenses). Jamais je n’aurais pensé voir autant de bateaux (tous entretenus) sur les fleuves et canaux anglais.

Teddington, fin de la Tamise fluviale. Une fois l’écluse passée, nous sommes de nouveau soumis à la marée. Il faut donc attendre le bon moment pour partir. Pour nous ce sera ce soir 20h30 pour une arrivée à Londres vers minuit. London by Night, on l’aura fait quand même. Prix à payer, une nuit sur une tonne en face de la marina. Elle n’ouvrira ses portes que demain et à marée haute.

A bientôt pour la suite du voyage.



lundi 23 juin 2008

De Londres à Oxford.


Une fois passé l’écluse de Teddigton, nous continuons la remontée de la Tamise mais cette fois sans la marée. Une taxe de navigation nous est demandée. Par contre en temps que bateau ne battant pas pavillon britannique nous ne pouvons pas rester plus de 67 jours sur les canaux anglais. Nous n’en demandons pas tant, nous ne voulons rester que 10 jours. Toujours aucune explication en français, il faut se débrouiller en anglais…
Où trouver une carte de la Tamise ? L’éclusier nous fournit une petite carte qui nous conduira à l’écluse suivante. Nous n’irons pas jusque là, nous nous arrêterons au pied d’un magnifique château pour la nuit : Hampton Court Palace.
Nous repartons le lendemain, pas de feu aux écluses, c’est l’éclusier qui nous fait signe et nous indique où nous amarrer. Il court vers nous et s’empresse d’attraper nos amarres. Mais avec l’habitude, elles sont déjà autour du bollard. (Il n’en manque pas, nous en comptons 14 de chaque côté de l’écluse.) Nous avons droit aux félicitations de l’éclusier. Manifestement ici, les éclusiers sont habitués à attraper les amarres. Nous regardons autour de nous, l’écluse est fleurie, le gazon tondu ras, les alentours de l’écluse irréprochables… Messieurs les éclusiers français, allez vous rhabiller !
Passée la première écluse, nous tombons sous le charme de ce fleuve majestueux bordée de maisons coquettes, de cottages tous les un plus beaux que les autres. On ne sait plus où regarder. On s’émerveille à chaque méandre. La vitesse y est limitée à 8 km/h et c’est surveillé. Gare au excès de vitesse.
Nous arrivons le soir au pied du château de Windsor, la reine y est, son drapeau flotte en haut de la tour. Nous dormirons à ses pieds. Le lendemain, une visite du château est obligatoire. Nous ne pouvons passer à Windsor et ne pas aller visiter les appartements de la reine. Peut-être la croisera-t-on ?
La visite du château en valait le détour.
Nous reprenons la barre du bateau, quelques écluses encore, toujours aussi fleuries et avec des éclusiers toujours aussi empressés de nous aider (c’est presque s’il ne tiendrait pas eux-mêmes les amarres du bateau), l’un d’eux nous dit qu’il faut naviguer très à droite. Pensant qu’il y a des travaux, nous suivons ses consignes. En fait, il s’agit d’une régate d’avirons (elle dure 15 jours). No comment ! Regarder les photos !
Nous continuons notre remontée, plus on avance, plus les grosses maisons disparaissent et la nature reprend ses droits. Le haut de la Tamise est sauvage, bucolique, … Juste quelques villages et quelques ponts (de plus en plus bas !) pour perturber cet enchantement.
Nous finissons notre voyage à Oxford, au dessus de l ‘écluse de Osney. Le pont suivant « Osney Bridge » a un tirant d’air de 7 pieds et 6 pouces (2,28 m pour ceux qui ne connaissent pas les mesures anglaises). Trop bas pour Océan-Manor. Nous avons besoin de 2,50 m soit 8 pieds. Le voyage s’arrêtera là. Il va falloir faire demi-tour mais ça, on le savait dès le départ.
A bientôt pour le retour vers Londres. On va quand même aller visiter Oxford et boire une Tetley’s Brewery au pub à votre santé.



Traversée de Londres.






Etant dans la plus belle marina de Londres, donc en plein cœur de ville, une visite s’imposait.
Ce qui frappe lorsque l’on arrive dans cette grande ville, c’est la diversité de l’architecture : le neuf côtoie l’ancien, le petit se mesure au grand et le tout dans un ensemble qui n’est pas désagréable à la vue. C’est très surprenant.
Un premier point important lorsque l’on soit à pied ou à vélo, c’est que les anglais et les anglaises roulent à gauche. Quelques coups de klaxon nous rappellent à l’ordre au début !
Ce premier tour d’horizon fait, nous irons visiter les entrailles de Tower Bridge. De l’extérieur, on dirait un pont de pierre avec des passerelles métalliques. Et bien non, les tours sont elles aussi en structures métalliques rivetées, habillées de pierre de Cornouailles. Nous reprenons nos vélos et parcourons Londres au gré de nos envies. Nous retrouvons au centre ville le même mélange d’architecture que le long de l’eau.
Mercredi 18 juin, nous quittons le cocon de la marina. Il y a du vent, tempête en mer et de la houle sur la Tamise, mais nous sommes habitués. Nous continuons notre remontée de la Tamise avec la marée après être passé cette fois sous le pont de Tower Bridge. Nous découvrons d’autres ponts, tout aussi jolis que ceux de Paris. Plus loin se profile devant nous, Big Ben, l’abbaye et la maison du parlement de Westminster. Gigantesque, grandiose malgré le temps ! Ces bâtiments sont de toute beauté. Il faudra qu’on y revienne à pied au retour.
A bientôt,

dimanche 22 juin 2008

Ramsgate – London










Lundi 4h00. Tout le monde debout, la marée n’attend pas. 4h45, nous sommes sortis du port. Juste à temps, un ferry arrive. Nous contournons la pointe de Margate, le soleil se lève, nous apercevons les cargos qui eux aussi remonte la Tamise.
Traduction de l’anglais… Pas facile pour les instructions nautiques, rien n’est en français.
Plutôt que de prendre le grand chenal, nous louvoyons entre les bancs de sable et les fermes à vent (champs d’éoliennes). Il va être l’heure du changement de marée. Nous jetons l’ancre non loin de la jetée de Southend on Sea, sur laquelle passe un petit train. Nous sommes un peu secoués par le vent et le passage des cargos.
Mardi 6h00, debout. 7h00 l’ancre est relevée, nous partons direction London. Nous naviguons sur le côté du chenal, il y a de l’eau, il ne faut surtout pas gêner les cargos. Nous avons la chance de voir quelques dauphins.
En arrivant par la Tamise, nous découvrons une Angleterre hétéroclite : usine, jardins anglais, cottage, building, usines, jardins, …
Vers midi, nous arrivons dans les faubourgs de London et à 13h30 nous sommes en vue de Tower Bridge. Demi tour, juste devant. Nous entrons dans la marina de Ste Katharine docks, la plus prestigieuse des marinas de London. Océan-Manor fait partie des petits « Yacht », mais il y a bien sa place.






Un petit tour à Canterbury.







Dimanche, le vent se remet à souffler. Plutôt que de prendre la mer, nous enfourchons nos vélos. Quelques coups de pédales… ça monte ! Nous arrivons à la gare où nous embarquons dans le train avec nos vélos pour Canterbury.
Superbe ville, elle vaut le détour. Une cathédrale et ses environs à visiter, c’est de toute beauté. Tout est parfaitement entretenu, rien à voir avec Versailles.

Petites ruelles piétonnes, enseignes colorées, façades joliment peintes… Déambuler dans la ville est un réel plaisir. Retour au bateau le soir par le même chemin avec une petite halte au Yacht Club pour y boire une autre Guinness. Il faut bien se remettre de sa journée.

De Dunkerque à Ramsgate.







Jeudi 12 juin, nous sommes prêts à partir, mais la météo nous ordonne de rester au port. 4 à 5 beaufort, localement 6. Ce n’est pas pour Océan-Manor. Vendredi, le vent est un peu tombé, 3 à 4 beaufort et le soleil est revenu. Nous quittons la France.
Arrivés à hauteur du rail (lieu de passage des cargos), le vent forcit : 5 beaufort et la mer se creuse. On se fait secouer. Nous ne continuerons pas jusqu’à Ramsgate (il y a encore 2 heures de navigation). Aujourd’hui Dover sera très bien. Arrivé à quai, Océan-Manor est un peu en désordre, il y a du rangement à faire, pourtant, on avait prévu le coup.
Jamais Océan-Manor ne s’est fait autant secouer.
Le samedi, le ciel est gris, le vent est tombé et la mer s’est calmée. Nous quittons Dover pour Ramsgate. Le soleil se montre. Nous longeons les falaises, un décor majestueux. Cela change du canal. Remontée paisible avec la marée jusqu’à Ramsgate, on profite du paysage.
13h30, le port est presque vide, il se remplit peu à peu pour être bien plein le soir. Nous y trouvons aussi bien des bateaux à voile qu’à moteur. Après avoir fait le tour de la ville, nous nous arrêtons au Royal Temple Yacht Club pour y boire une Guinness. On dirait que le temps s’y est arrêter, un décor soft et cosy du siècle passé. De là, nous dominons tout le port, c’est superbe.

mardi 10 juin 2008

La fête est finie, nous quittons la France.

Dernière soirée avec les copains du Nord. Nous nous sommes installés sur les quais de Bergues. On y est bien et il fait calme. On peut y allumer un barbecue sans problème, pas de risque d’enfumer la marina comme à Dunkerque. Un service de secours présent sur place. Encore une soirée bien agréable surtout que le temps était avec nous.

Toutes les bouteilles sont vides. Le fût de bière aussi. Le barbecue rangé en fond de cale. Nous sommes prêt pour la grande traversée. Il nous manque juste une ou deux cartes marine que l’on achètera en passant à Dunkerque.

Par contre, nous n’avons aucune idée de la réaction de l’eeepc (ordinateur qui nous permet d’avoir internet à bord même en naviguant) lorsqu’il aura quitté les eaux françaises. Il se peut, que pour le prochain message vous soyez obligés d’attendre notre retour en France. Il est prévu pour le 1er juillet.

Bon mois de juin à tous et à très bientôt.


Le Capitaine


lundi 9 juin 2008

Audrey et Gauthier : Petit Voyage dans les îles.

Il ne pleut pas, mais le soleil ne se montre pas. Le ciel est gris et menaçant.

15h30, la grande salle de la mairie de Gravelines est remplie… Il y a du monde, beaucoup de monde, des musiciens en pagaille, la famille, les amis, …Une ambiance bonne enfant, le soleil est à l’intérieur.

15h55, les alliances sont échangées ils se sont dit OUI pour la vie.

Une jolie haie d’honneur composée de musiciens carnavaleux à la mémoire de Jean Bart est là pour leur sortie de la mairie.

Embarquement en décapotable (décapotée malgré le ciel menaçant) et en route pour St Georges sur l’Aa. En rentrant dans la salle, nous changeons de monde, dépaysement garanti, nous sommes aux Antilles, ambiance créole assurée. Le soleil est vraiment à l’intérieur.

De l’apéritif au dessert, nous ne quitterons pas les îles, sauf pour la musique qui restera de temps en temps européenne. Soirée joyeuse qui se terminera tard dans la nuit. Retour à bord, avec 6 jeunes mousses, de 20 à 32 ans. Il va falloir se serrer, à bord d’Océan-Manor, il n’y a que 4 couchages pour les mousses. Tout le monde passera une bonne nuit (enfin ce qu’il en reste) de sommeil réparateur.

Dimanche midi, retour à la salle pour un repas convivial avant le grand rangement. Que faire avec le demi fût de bière qui reste ? On l’embarque sur Océan-Manor avec le beercooler pour continuer la fête lundi soir à Bergues. Avis aux amateurs. Un petit barbecue pour terminer les bouteilles et les bières qui restent. Le mariage, c’est comme le carnaval, c’est loin d’être juste une journée.

Meilleurs vœux à nos jeunes mariés et qu’ils mènent bien leur barque !


Bonjour « Beurgues » !




Comme nous avions une journée d’avance, nous décidons d’aller à Bergues. Remontée tranquille du canal pour arriver au pied des fortifications de la ville. Petite halte tranquille bien que pour payer le port à l’office du tourisme, il faille faire la queue. C’est noir de monde, des curieux qui viennent de la France entière pour voir les Ch’tis. Ce soir, nous mangerons « typiquement local » : saucisson de Bergues, saucisses au Maroilles, un paquet de frites de la baraque à frites et de la Ch’ti dans les verres. Sabine, Philippe, Sasha, Louis, Martine, Steph,… sont venus nous rejoindre pour ce barbecue improvisé sur les quais, il fait beau, il faut en profiter. On ne sait pas combien de temps ça va durer. Un agréable rayon de soleil nous accompagne pour le dîner sur le pont.

Le lendemain, ce n’est plus la même chose, il tombe des cordes, il drache ! C’est le Ch’Nord, on a le soleil dans le cœur, faute de l’avoir au dessus de nos tête. Nous quittons ce charmant village pour nous rendre à Bourbourg (4 km de la salle des fêtes).

Demain sera un grand jour, … Pourvu que ce déluge s’arrête cette nuit.

Du Bassin Rond à Dunkerque.

Fini les petites écluses et les biefs champêtres et sauvages, nous voilà sur l’autoroute : le grand gabarit direction Dunkerque.

Première halte à Pont à Vendin où deux portes grillagées ferment l’entrée du port. Alain et Christine du « Lady Godiva », qui est toujours à sec, viennent nous saluer. L’amarrage n’étant pas très commode, nous continuerons jusqu’au bras mort de La Bassée pour y passer la nuit. Le ponton est toujours là, et dans un bon état. Michel et Bernard, viendrons passer la soirée à bord pour étudier le câblage du convertisseur et de ses satellites.

Grandes lignes droites, berges bétonnées, … et beaucoup de canards, canes et canetons. Arrêt pour la nuit à Aire sur la Lys. Nous nous engageons dans le bras de la halte fluviale, nous n’arriverons pas au bout, nous nous envasons, pas d’eau ! Et tous les bateaux amarrés sont dans un triste état. Désanvasement, demi-tour laborieux, nous ressortons du bras. Quelques centaines de mètres plus loin, nous remontons le bras qui longe la Lys et le camping. Nous arrivons dans un bassin avec un petit ponton et un joli jet d’eau. Nous nous posons sans problème. Valérie, de Lys sans Frontière, vient nous rejoindre pour la soirée, elle est très heureuse de revoir Océan-Manor dans le Nord.

Le lendemain, nous continuons sur notre autoroute à bateaux.

Pour casser le rythme, nous remontons la Houlle, rivière bordée de maisonnettes et de cabanes, tranquille, peu large (on aurait du mal à se croiser), on est en pleine nature avec les animaux des marais. C’est un réel plaisir de naviguer sur la Houlle. Petite visite de Sabine et de Louis, puis nous continuons en direction de Dunkerque. C’est bon, nous sommes dans les temps.




lundi 2 juin 2008

La Picardie, sa nature ses ponts et ses tunnels.

Quel bonheur pour le plaisancier de naviguer en Picardie.

Nous avons commencé par l’Aisne, une rivière avec ses méandres qui traversent une nature très peu défigurée par le béton. Souvent boisée, parfois champêtre avec de petits villages nichés et de jolis clochers. Les haltes se font rares malgré tout, les berges descendent en pente douce, difficile de s’y accoster. La passerelle est obligatoire pour débarquer.

Nous quittons l’Aisne canalisée à Bourg et Comin pour embouquer le canal de l’Oise à
l‘Aisne et passer au dessus de l’Aisne. Un pont canal avec des balustres oranges. En passant ce pont canal, nous avons de l’eau en dessous mais au dessus aussi. Hé oui, il pleut ! Moins qu’à Briare quand même.

Navigation dans les bois, rives sauvages, peu ou pas entretenues. Bientôt, nous arrivons sur le bief de partage et son tunnel. Océan-Manor, après avoir été dans les airs en passant sur les ponts, le voilà sous la terre. Le souterrain de Braye de 2365 m se passe au moteur. Il ne faut pas faire d’écart, ce n’est pas très large.

Plus loin, nous apercevons encore de-ci de-là, les rails des machines qui tractaient les chalands lorsque ceux-ci n’étaient pas encore motorisés. Dommage que les berges soient ainsi laissées à l’abandon. Nous terminons le canal de l’Oise à l’Aisne par le pont canal au dessus de l’Oise avec ses balustres bleues, et pour une fois, il ne pleut pas !

Petit passage sur le canal latéral à l’Oise entre Abbécourt et Chauny. Nous y retrouvons un peu plus d’activité économique. Ici, il y a encore pas mal de péniches qui naviguent.

A partir de Chauny, nous sommes sur le canal de Saint Quentin, complètement automatisé, nous ne voyons plus d’éclusier. Les écluses sont aussi nettement moins fleuries qu’autrefois mais les biefs ont gardé tout leur charme. Halte à la gare d’eau de Lesdin, juste avant le tunnel du Tronquoy (1098 m). Nous sommes obligés d’attendre, 2 péniches arrivent en sens inverse et on ne peut pas se croiser. Nous repartons dès que les péniches nous laissent le passage.

Navigation dans un canal plutôt étroit. Encore quelques km et nous serons au tunnel de Riqueval (5670 m) que l’on passe avec le toueur. Mais dès notre arrivée, c’est la déception : le toueur est en panne. En compensation, nous avons droit à la visite complète du toueur, même l’antre de la machine.

« Ce n’est rien on passera demain. »

Hé bien non, nous passerons le tunnel au moteur en 50 minutes. C’est beaucoup plus rapide qu’avec le toueur, il met 2 heures. Par contre 50 minutes pour faire les crêpes selon la tradition et les manger, c’est un peu court. Nous les finirons après être sortis. Nous avons gagné doublement, le passage du tunnel est exceptionnellement gratuit. C’est vraiment un patrimoine à sauvegarder. Notre navigation continue. Halte à Cambrai, andouillette oblige. Espérons que le temps sera suffisamment sec pour les cuire demain au barbecue. Petite visite à Lorette et Régis où nous avons été reçu comme des rois. Le lendemain, nous repartons direction le Bassin Rond avec Lysiane et Francis, des cambrésiens qui connaissent bien les rives du canal. Nous déjeunons avec la famille Petitot. Au menu, andouillettes grillées au barbecue. Nous avons a bord une jeune et fière capitaine Enola et ses questions très pertinentes sur la vie sur l’eau. Un vrai régal de jeune capitaine, elle réembarque quand elle veut !

C’est au Bassin Rond que se termine notre parcours sur les petits gabarits. Nous sommes sur le canal de la Sensée, beaucoup plus large et nettement moins bucolique. Mais nous ne pouvons pas faire autrement. Nous devons être à Dunkerque pour le mariage d’Audrey et de Gauthier à la fin de la semaine.