dimanche 16 novembre 2008

Nous sommes de retour !

Samedi 8 novembre, Océan-Manor a retrouvé son équipage. Nous sommes prêts pour la dernière ligne droite de notre tour de France.

Petit coup de téléphone à VNF mais pas de réponse. Nous naviguons à la demande à cette période mais qui prévenir ? Nous croisons 2 agents VNF qui nous disent qu’il faut prévenir la subdivision VNF d’Agen de notre parcours. Il y a des écluses en mode manuel. Pas sûreté, nous attendrons lundi pour partir.

Dimanche, nous déjeunons chez Yolande et Jaky avant d’aller en voiture au Mas d’Agenais pour couper quelques bambous pour le carnaval. Il faut s’y prendre à l’avance…

Lundi, après une discussion houleuse avec la subdivision d’Agen, nous quittons Pont des Sables (Il faut les prévenir 48h à l’avance de nos déplacements !!! Oui mais le week-end, ils ne répondent pas au téléphone, ils n’ont même pas un répondeur pour y laisser un message. Autrement dit, si on se laisse faire, on ne navigue pas avant mercredi !...).

Petite halte rapide juste après le Mas d’Agenais pour récupérer nos 15 bambous coupés la veille. Nous les attachons le long de la coque (10 à 12 mètres, nous ne pouvons pas les transporter sur le toit de l’auto). Nous arrivons en milieu d’après midi à Buzet sur Baïse. Mardi 11 novembre, nous restons à Buzet. Les écluses sont fermées et il tombe des cordes. Nous en profitons pour mettre à jour le courrier et la paprasserie administrative sans oublier un peu de rangement. Paulette et Jean Pierre viennent nous faire un petit coucou en fin de journée.

Mercredi, nous reprenons notre chemin de bonne heure, 8h00, vers Castelsarrasin. Nous n’avons pas le choix des horaires, c’est VNF qui nous les impose, nous devons être à 8h30 à l’écluse de Larderet. Nous sommes otages de leur système si l’on veut continuer à naviguer. Le ciel est gris mais il fera sec toute la journée. 11h30, nous arrivons aux éclusettes d’Agen. Nous pensions pouvoir les passer avant de déjeuner mais là, un agent VNF nous dit que ce sera à 13h30. Pourquoi nous avoir fait partir si tôt ? 13h45, les éclusiers reviennent. Les écluses sont en chantier. C’est sale, dangereux, il y en a partout… Il faut écluser à la main. Mais il n’y a plus de manivelles, lors de l’automatisation, ils ont tout enlevé. Sur certaines portes, il y a des crémaillères provisoires. Pour les autres, il faut les ouvrir et les fermer avec 1 corde que l’on passe d’une porte à l’autre. Après avoir passé plus de 900 écluses cette année, on n’a jamais vu ça. Cela dépasse l’entendement. C’est impensable de voir un chantier tel que celui là. Etant sur le quai, un éclusier ose me dire que je suis sur un chantier et que dois porter un casque ! Pourquoi n’en portent-ils pas eux qui y sont toute la journée ? Ils n’ont même pas de gilet de sauvetage alors qu’ils font le pitre sur les portes d’écluse. 16h00, nous sommes à Boé pour passer la nuit. Monique vient nous chercher pour passer la soirée chez elle. Elle est impatiente de voir quelques images de notre parcours.

Jeudi, nous continuons notre chemin sans trop d’encombre, nous passons d’un département à l’autre sans trop de difficulté. La subdivision suivante était prévenue de notre passage. Nous finissons notre journée à Pommevic où l’on a l’eau et l’électricité : Merci Alex ! Dédée et Alex viennent passer la soirée à bord d’Océan-Manor. Ils sont heureux de voir quelques photos de notre tour de France. Quelques histoires de bateau et de navigation plus tard, nous nous quittons après une soirée bien agréable.

Vendredi, 8h30, nous sommes à l’écluse de Braguel, il ne faut pas traîner en route si l’on veut être à midi à Castelsarrasin. 12h15, arrêt des moteurs. Nous sommes à quai, il y a du monde pour nous accueillir. Nous sommes arrivés un jour plus tôt que prévu. Demain, nous pourrons même aller à la réunion de l’ANPEI de la région.

Ca y est, le tour de France est bouclé. Démarré le 29 février, nous sommes de retour à Castelsarrasin après 8 mois et demi de navigation.

Océan-Manor a parcouru 7470,821 km. Il a passé 933 écluses et navigué pendant 945h58 heures moteur.

On pense déjà au parcours de l’année prochaine mais d’ici là, une petite pause de quelques mois à Castelsarrasin sera la bienvenue.


mardi 4 novembre 2008

Nous sommes de retour sur le canal.




Dimanche 26 octobre, changement d’équipage. Michel et sa chienne Nana débarquent de Océan-Manor. Une belle semaine de navigation entre Nantes et Bordeaux qu’il n’aurait pas pu faire avec le Lagon. Loïc, Tiffany et leur maman Anne embarquent à leur tour pour quelques jours de navigation.

Lundi 27 octobre, ce matin, il pleut. Vers 11h00, un soleil timide pointe son nez. Arnaud, le journaliste qui était parti de Bordeaux pour Moscou en bateau-stop et que nous avions embarqué de Lyon à Châlon sur Saône, vient nous dire un petit bonjour.

14h00, nous partons avec la marée montante vers Castets En Dorthe. Navigation tranquille, le courant nous pousse bien. Loïc est notre nouveau capitaine. Le temps est avec nous, le ciel s’est bien dégagé. Nous arrivons à 19h00 à l’écluse mais nous sommes en horaire d’hiver et il n’y a plus d’éclusier. Il faut attendre le lendemain matin. Nous nous amarrons pour la nuit au ponton en aval de l’écluse : pas question de débarquer, il n’y a plus de passerelle.

Mardi, c’est sous un soleil radieux que nous repartons. Ca y est, nous sommes de retour sur le canal. Petite navigation qui nous mène au port de Fontet. Nous y trouvons l’eau et l’électricité. Pour l’équipage, nettoyage, récurage de tous les petits coins pour retirer le sel accumulé en mer. Pour le capitaine, un petit tour en train à Bordeaux pour récupérer sa voiture.

Mercredi 29, nous abandonnons Océan-Manor au port pour une petite virée au Bassin d’Arcachon. Sur notre route, nous allons saluer Kim et Philippe de la Kim Anh et leurs amis Dominique et Bernadette (Les Copains d’Abord) qui sont de passage chez eux. Nous escaladons ensuite la Dune du Pyla… 117 m de haut sur 3 km de long, cela fait un joli tas de sable à escalader. Jolie vue sur le bassin d’Arcachon. Nous redescendons de l’autre côté pour aller mettre les pieds dans l’eau salée et jouer avec les vagues. Le soleil se couche sur le Banc d’Arguin, il est temps de repasser la dune : toujours 117 m à monter puis à redescendre pour retourner sur Océan-Manor.

Jeudi, il pleut, nous changeons malgré tout d’horizon. Une écluse plus loin et après quelques km de navigation, nous arrivons à Meilhan sur Garonne. La halte a été reprise par un anglais. Même en cette fin de saison, il y a quelqu’un à la capitainerie.

Vendredi, nous embarquons 2 mousses supplémentaires, Lucas et Loris. Grande navigation jusqu’à Fourques sur Garonne. Nous avons droit au soleil. Avec les couleurs d’automne, le canal latéral à la Garonne est magnifique. C’est un véritable plaisir de naviguer en fin de saison. En fin de journée, Arnaud, notre journaliste, et son amie viennent passer la soirée à bord d’Océan-Manor. Nous avons droit à toutes les aventures de son parcours. Il n’est pas arrivé à Moscou, il avait abandonné à Istanbul mais il compte bien continuer son périple au printemps prochain. En attendant, il travaille pour requinquer sa caisse de bord.

Samedi 1er novembre, c’est la Toussaint mais pour nous, c’est un jour de fête : nous avons un anniversaire à célébrer. Les 40 ans de mariage de Yolande et Jaky du Rêve Bleu. Une fête grandiose à bord de la gabarre de Pont des Sables. Nous nous sommes bien amusés.

Dimanche, nous débarquons notre équipage. Retour en Belgique pour nos mousses : Loïc et Tiffany et leur maman. Pour nous aussi, quelques jours à terre pour saluer la famille et les amis.

A bientôt pour la fin du voyage…

Un petit tour en mer…

Dimanche 19 octobre, le ciel est clair et le soleil pas encore levé. Discrètement, nous quittons le port avec la marée. Navigation entre les cailloux qui entourent la pointe de l’île de Noirmoutier en nous laissant guider par les différents feux. Il ne fait pas très chaud mais le lever de soleil est magnifique. Navigation tranquille jusqu’à l’île d’Yeu. Nous faisons une petite escale à Port Joinville avant de repartir, 6 heures plus tard avec la marée, pour Saint Gilles Croix de Vie. C’est la fin de la journée, le vent se lève un peu et la mer commence à s’agiter. Nous aurons droit à un superbe coucher de soleil sur l’Ile d’Yeu mais il est temps d’arriver au port, le vent continue à augmenter.

Lundi, le temps n’est pas beau, il y a de la pluie et du vent. Beaucoup trop de vent pour Océan-Manor ! Il y a un joli troupeau de moutons sur la mer… Nous prolongeons notre escale à Saint Gilles.

Mardi, la météo est plus clémente, il pleut toujours mais le vent est tombé. Nous quittons Saint Gilles pour Bourgenay. La pluie persiste et il ne fait pas très chaud.

Mercredi, nous partons avec la marée, une fois de plus très tôt le matin. Le soleil n’est pas encore là. Nous longeons l’île de Ré sans rien en voir, il fait encore nuit. Le phare de la Baleine est là pour nous guider. Au loin, nous distinguons parfaitement le pont de l’île de Ré avec toutes ses lumières. Aujourd’hui, nous n’aurons pas droit à un beau lever de soleil, il fait bien trop nuageux. Un voilier de course nous dépasse, toutes voiles dehors, dans la pénombre du petit matin. Le départ du Vendée Globe n’est pas très loin.

Le ciel se dégage tout de même pour notre arrivée à La Rochelle. Nous nous amarrons au vieux port en plein cœur de la ville. Une situation bien agréable que nous prolongeons de quelques jours… La troisième nuitée au port est gratuite et nous en profitons surtout que le soleil est revenu.

Samedi matin, de très bonne heure et de bonne humeur, nous quittons le havre de La Rochelle pour contourner l’île d’Oléron du côté de la pointe de Chassiron. Nous croisons un énorme cargo. C’est toujours impressionnant de passer à moins de 50 m d’une masse aussi imposante dans la nuit. Il partait en direction du port de La Palice, le port commercial de La Rochelle.

Nous naviguons avec une houle longue d’Atlantique, avec des creux de 2,5 m à 3,5 m. Que du bonheur au large… Nous continuons notre descente vers le sud jusqu’au banc de la Mauvaise qui porte bien son nom. Sa réputation n’est pas usurpée, les déferlantes sont impressionnantes, même de loin ! Nous embouquons ensuite la Gironde en saluant au passage le phare de Cordouan, pour venir nous amarrer au port de Royan.

Dimanche 26 octobre, changement d’heure, nous quittons Royan à 9h30 heure d’hiver. C’est une heure tout à fait raisonnable pour partir. Nous remontons tranquillement la Gironde et la Garonne avec la marée à une vitesse de 9 à 10 nœuds. Nous arrivons à Bordeaux vers 17h00. Très peu de place pour s’amarrer. Nous sommes obligés de nous mettre à couple avec un vieux gréement splendide. Changement d’équipage. Michel et Nana quittent Océan-Manor après avoir passé de très bons moments de calme et d’agitation (maritime bien sûr !) à bord.