dimanche 14 juin 2009

L'Yonne, le désastre! Et VNF, la débandade!

Lundi 8 mai, espérons que la navigation soit un peu plus rapide que dimanche ! Le ciel est gris, menaçant. Nous avons plus de chance, pas d’attente aux écluses, elles sont toutes ouvertes pour nous. Aujourd’hui la communication fonctionne même si les éclusiers ne répondent pas à la VHF. Nous attendons juste sur une écluse mais il y a des bateaux montants. Midi, nous sommes à Sens et il pleut. Malgré le temps peu favorable, nous allons visiter la ville, elle est très belle malgré la pluie. Vu le quai et le bruit, nous remettons la machine pour aller quelques km plus loin dans un coin plus calme à pont sur Yonne. Il y a un ponton flottant mais curieusement, pas un taquet ou un anneau pour amarrer le bateau. Il doit être réservé aux canards vu l’épaisseur de fientes qui s’y trouve !...

Le soleil est presque revenu, nous sortons le barbecue et nous invitons Iris et Josef, avec qui nous naviguons depuis 2 jours. Ils ont loué une pénichette pour 3 semaines pour faire la boucle « Yonne, Briare et Nivernais » et revenir à Joigny. Ce n’est pas leur première location et ils naviguent plutôt bien. Pendant la cuisson, nous prenons l’apéro. Il ne sera pas terminé, qu’une monstrueuse averse noie le barbecue, le charbon de bois flotte. Il en faut plus que ça pour atteindre le moral du chef, nous terminerons la cuisson à la poêle.

Mardi, le ciel est un peu plus dégagé mais il y a du vent, beaucoup de vent. 9h00, coup de radio à l’éclusier, pas de réponse. On essaie le téléphone, rien ! Nous descendons lentement vers l’écluse en multipliant les appels. Nous arrivons à l’écluse, elle est pleine mais les portes sont fermées. Il y a du monde qui s’affaire sur les portes, mais toujours pas de réponse, ni le moindre signe envers nous. Au bout de 20 minutes, on se pose comme on peut à quai et là, subitement, les portes s’ouvrent. 1 qui bosse, 4 qui regardent et qui s’agitent pour pas grand chose, toujours autant de monde sur les portes mais pas un pour nous répondre à la VHF, ou pour nous donner une explication, ou pour nous indiquer un temps d’attente pour l’éclusage,… C’est impressionnant le « je m’en foutisme » des éclusiers vis à vis de la plaisance. Dans les écluses à bajoyers inclinés, avec le vent, c’est sport surtout s’il n’y a pas d’éclusier pour vous prendre les amarres. Pour nous, pas trop de problème mais Iris et Josef étaient contents de venir se mettre à couple d’Océan-Manor. Ils sont écœurés de l’attitude des éclusiers. Petite escale à Montereau avant de prendre un petit bout de Seine jusqu’à St Mammès et 2 km sur le Loing pour passer la nuit à Moret sur Loing, magnifique petit village.

Mercredi, plus de vent mais la pluie est revenue. Descente tranquille de la Seine jusqu’à l’écluse d’Evry où l’éclusier nous ferme la porte au nez. « Vous écluserez demain matin ! » Merci monsieur l’éclusier.

Jeudi, nous terminons notre descente de la Seine. Petite escale à l’Arsenal pour une visite à Bruno et nous repartons pour le tour de Paris, juste pour nous deux en amoureux… Juste pour le plaisir. Nous embouquons la Marne, passons l’écluse de St Maurice pour s’arrêter à Maisons-Alfort.

Vendredi, nous commençons par la remontée du bras de Créteil où nous sommes très agréablement surpris, nous sommes en peine nature à 2 pas de Paris. Mauvaise nouvelle, le capitaine a perdu son papa. Paix à son âme, qu’il repose en paix. Adieu Marceau et bon voyage. Nous continuons la remontée de la Marne vers Meaux. A l’écluse de Neuilly, nous demandons les numéros de VHF et les horaires. Pas très compliqué. Et bien, tous les renseignements donnés par l’éclusier étaient faux. C’est impressionnant. Où doit-on trouver les infos pour naviguer si même les agents VNF ne peuvent pas nous les communiquer. Nous arrivons trop tard pour passer la dernière écluse de Meaux et mettre le bateau au port. Daniel, le frère du capitaine, Rosélita et Christophe viennent nous rejoindre.

Samedi matin, 8h20, nous sommes devant l’écluse. La VHF reste muette. Nous débarquons et sur la porte de l’écluse, il y a un préavis de grève. L’écluse de Meaux est la seule fermée entre Epernay et Paris. Retour à quai et en voiture direction Compiègne.

17h00, après plusieurs coups de téléphone, nous savons que nous ne serons pas éclusés aujourd’hui. Il n’y a que deux éclusiers capable de manœuvrer cette écluse, l’un est en grève l’autre est en week-end et le chef lui ne sait pas la manœuvrer. A quoi cela sert-il d’être chef alors ! Retour au bateau. Demain 8h00, l’écluse devrait s’ouvrir§

Dimanche, le soleil brille et la VHF est branchée. L’écluse répond. Oh bonheur. Nous quittons Meaux. Nous n’aurons jamais mis autant de temps pour franchir 1 seule écluse. Navigation tranquille dans les méandres de la Marne. Une fois passé Meaux, celle-ci devient sauvage. En fin d’après-midi, le ciel s’obscurcit. Nous perdons notre ciel bleu. A peine une demi heure plus tard, un orage éclate. Nous sommes en plein milieu d’un bief, les berges sont très boisées et peu accessible. Nous continuons à naviguer… Sous le déluge, nous avons du mal à voir l’avant du bateau ainsi que les berges. Nous progressons lentement. Il tombe des trombes d’eau. De la vie d’Océan-Manor, nous n’avons jamais navigué par un temps pareil. Le ciel nous tombe sur la tête et cela dure près d’une heure. Enfin, nous arrivons à l’écluse. Tout est éteint. Nous appelons le central sans trop d’espoir, il est 17h45 et les écluses ferment à 18h00. Nous serons dépannés malgré tout. Ce soir nous aurons un quai avec eau et électricité. Il faut bien ça pour tout sécher. Avec l’orage, l’eau de la Marne est passée du vert au marron. On penserait naviguer en Garonne. Sans oublier tous les embâcles… Nous sommes obligés de mettre l’annexe à l’eau pour pouvoir aider l’éclusier à enlever les plus gros pour pouvoir sortir de l’écluse sans dommage. Nous nous arrêtons à Nogent-l’Artaud. La Marne monte doucement, le quai fini sous l’eau… Plus de 50 cm en 1 heure… Vive les écoires du capitaine. Les anglais sont ravis, ils se sont mis à couple d’Océan-Manor. Une masse impressionnante d’embâcles parcours la rivière. Pourra-t-on naviguer demain ? On vous tiendra au courant au prochain épisode.

PS : Pour les photos, il faut attendre... Ici il n'y a pas beaucoup de réseau!