lundi 20 octobre 2008

La descente de Loire.

Bloqués depuis quelques jours à Angers, le jeudi 16 octobre en allant faire les courses au centre ville, nous découvrons un attroupement important sur la Grand Place. Les gens sont debout, droits, sans bouger, sans un mot. Il y a juste une grue qui travaille. Elle est au dessus d’un champ de fouille. Un grand écran permet de suivre les manœuvres de la grue. Ils sont en train d’ouvrir les sarcophages du 5ème siècle découverts quelques mois plus tôt. Grand moment d’émotion.

16h30, une autre bonne nouvelle arrive : Le niveau de la Loire a légèrement monté. Les baliseurs garantissent 1,20 m dans toutes les passes. Notre halte forcée à Angers va prendre fin.

Nous embarquons Gérard, du Choupy, qui a ramené son bateau à Nort-sur-Erdre. Il veut remonter la Loire l’année prochaine avec son bateau. Il veut voir à quoi ressemble cette Loire si piégeuse dont tout le monde parle.

Vendredi 17 octobre, le soleil pointe son nez et une légère brume, flotte à la surface de l’eau. Pourvu que ça se lève. 8h45, nous partons.

10h00, arrêt forcé à Bouchemaine. Nous ne voyons plus le bout du bateau, la brume est devenue brouillard. Il n’est pas prudent de s’engager sur la Loire avec si peu de visibilité.

40 minutes plus tard, nous repartons. Le soleil brille et le brouillard s’est levé. Navigation tranquille. La descente est beaucoup plus rapide que la remontée : certains passages se font à 18,8 km/h tout en étant à mi-régime. Les paysages sont superbes. C’est vraiment un décor majestueux, la Loire, malgré ses difficultés de navigation est très agréable à parcourir. Il faut rester vigilant mais c’est de toute beauté. Nous sommes vraiment privilégiés de pouvoir ainsi y naviguer avec Océan-manor.

18h20, nous sommes amarrés au port de Nantes. Nous débarquons Gérard. S’il remonte la Loire l’année prochaine, ce ne sera pas tout seul. Il le fera avec d’autre bateau de l’association.

19h20, nous allons à la gare chercher le sac de Michel du Lagon. Lui arrivera par le train suivant. Il est descendu du train et n’y est pas remonté assez vite. Le train est parti sans lui, mais son sac est arrivé malgré tout à la gare de Nantes. 22h00, nous embarquons Michel. Quelle journée !

Bordeaux Nantes par la SNCF : 11 heures.

Samedi 18 octobre, 8h28 il ne fait pas encore très clair, nous partons avec la marée pour la deuxième partie de la descente de Loire. Nous aurons la quille dans l’eau salée ce soir. Le soleil brille, nous avons un petit vent frais qui souffle. La partie basse de la Loire est plate. Peu de village, beaucoup de zones inondables et pas mal d’industries. Ce n’est pas la plus jolie partie de la Loire.

11h20, nous commençons à bien voir le pont de Saint-Nazaire. La descente a été rapide. 12h45, nous passons sous le pont et nous découvrons les chantiers navals et les immenses bateaux de croisière en construction.

Nous avons encore la marée avec nous et plutôt que de s’arrêter à Saint-Nazaire, nous continuons jusqu’au port de l’Herbaudière sur la pointe de l’île de Noirmoutier. Le vent est tombé, le soleil brille et la mer ressemble à un lac. Nous avons lancé une traîne mais sans résultat, même pas un petit maquereau !

16h00, nous rentrons au port. Nous avons eu droit à une très belle navigation. Pourvu que la météo se maintienne. Nous avons encore quelques milles à parcourir en mer.


lundi 13 octobre 2008

Un petit contretemps.

Nous ne pouvons pas tout prévoir en navigation. Nous sommes à Angers et après plusieurs coups de téléphone, nous avons enfin la réponse. A l’île de Béhuard, il n’y a plus d’eau dans le chenal ou si peu que l’on pourrait traverser à pied. Pas question de descendre la Loire dans ces conditions. Nous resterions bloqué avec Océan-Manor sur les bancs de sable. Les responsables du balisage de Loire nous déconseillé fortement de quitter Angers. Le prochain contrôle du mouillage du chenal et la prochaine correction du balisage aura lieu jeudi. Les baliseurs pourront alors nous dire si le passage est possible. Voilà qu’il fait beau et que nous espérons un peu, même beaucoup de pluie pour que le niveau de la Loire remonte un peu et que nous puissions rejoindre la mer. En attendant, nous allons visiter Angers et ses alentours. Nous sommes en pleine ville au port de la Cale de La Savate avec de l’eau et de l’électricité… La situation n’est pas désespérée. Il faut juste attendre un peu. Patienter et encore attendre… que tombe la pluie ! Nous prenons encore un peu de retard sur notre programme, mais il nous reste encore un peu de temps avant la fermeture du canal latéral à la Garonne.

La Sarthe, autre rivière autre décor.




Mardi 7 octobre, nous avions quitté Château Gontier sous la pluie. Elle nous aura suivis toute la journée. Arrivé au bout de la Vieille Maine, nous avons embouqué la Sarthe, direction : Le Mans.

Notre première halte sur la Sarthe sera Briollay. Il n’est pas trop tard, la pluie a cessé, allons faire un tour au village pour remplir le frigo. Plus un commerce ! Nous rentrons au bateau bredouille.

Mercredi, une petite brume couvre le canal. C’est de bon augure, nous allons avoir une belle journée. Autant la Mayenne est vallonnée, encaissée autant la Sarthe est plate, les vaches prennent volontiers un bain de pied dans la rivière. Par contre, il vaut mieux ne pas trop s’approcher des berges, les clôtures continuent sous l’eau pour garder les vaches lorsque le niveau est bas.

La vue depuis le bateau est très dégagée, il n’y a que peu de bois. Petite halte à Chateauneuf pour un avitaillement complet. Repas en terrasse. Et nous repartons. Nous naviguons à notre rythme pas d’éclusier, nous éclusons un peu en dehors des horaires de navigation (9h00 – 12h30 et 14h00 – 17h00). Cela nous permet de visiter quelques villages que l’on traverse pendant la journée et naviguer sur la Sarthe en fin de journée avec un superbe coucher de soleil. Que du bonheur ! Nous terminons notre journée à Sablé sur Sarthe au pied de son château qui se pare d’une très jolie illumination pour la nuit.

Jeudi, superbe soleil, une petite visite à Mr Peiffer de la base de location avant de nous rendre à Solesmes. Un petit coup de vélo pour une visite à l’abbaye. Un bâtiment de toute beauté et très bien entretenu. A partir d’ici, la vallée de la Sarthe prend un peu de hauteur, mais nous gardons toujours de charmants petits villages tout au long de la rivière. Nous arrivons le soir au village de Malicorne.

Vendredi, une légère brume enveloppe le port. Petite visite de Malicorne, nous voulions voir les faïenceries. Malheureusement, nous sommes hors saison et les visites ne se font plus. Nous pouvons malgré tout admirer des pièces étonnantes. Nous ne verrons pas leur fabrication. La journée ensoleillée nous permet de profiter pleinement de cette remontée de la Sarthe. Nous avons droit à un éclusier. C’est l’heure de table. Le disque rouge est mis. Eclusage interdit. Nous nous posons sur le ponton d’attente. L’après midi, nous continuons notre chemin, mais à l’écluse suivante, pas d’eau dans le bief du dessus le canal de Fillé à Roëze. Nous ne pouvons pas continuer, il n’y a pas suffisamment d’eau pour Océan-manor. La DDE est en train d’effectuer des travaux sur les barrages et ils ont baissé le bief. Nous sommes obligé de faire demi-tour. Nous n’irons pas voir la ville des 24 heures : Le Mans. Il nous restait 22km à parcourir. Il manquera quelques indications pour la correction du guide des éditions Du Breil de John.

Cette fois nous reprenons la Sarthe avec le courant. Arrivée à la nuit tombée à Avoise, il était temps d’arrêter, on commençait à ne plus voir très clair malgré un très beau clair de lune.

Samedi, levé de bonne heure. 8h00, moteur nous voulons assister à la messe à l’abbaye de Solesmes à 10h00. Il nous reste 9 km et 2 écluses. Ce matin, il fait doux mais il y a un brouillard bien épais. On n’y voit pas très loin !

Nous arrivons malgré tout à temps pour la messe. Une célébration en latin avec des chants grégoriens. C’est très beau mais pas facile à suivre.

A midi, le soleil se montre généreusement. Déjeuner sur le pont supérieur. Nous continuons notre route, toujours pas d’éclusier mais les bateaux locations sont de sortie. Nous nous retrouvons avec toutes les écluses à rebasculer avant de passer. Cela en fait des tours de manivelles. Le soleil, la chaleur, l’humidité et la rosée le matin, … les marronniers qui fleurissent, les crocus qui sortent, les grenouilles qui chantent, les lézards qui se dorent, nous avons même droit le soir aux chants des grillons. Il doit y avoir une erreur au niveau des saisons. Nous avons passé toute l’après midi en short et tee-shirt. Génial. Nous finissons la journée à Cheffes, à l’amont de la dernière écluse de Sarthe.

Dimanche, l’écluse est ouverte pour nous, il y a même un éclusier, il y a des étudiants le dimanche aux écluses…

Navigation tranquille jusqu’à Angers. Visite de la ville, nous n’avions pas eu trop le temps lors de notre dernier passage. Vidange des moteurs. Il faut bien de temps en temps. Demain, nous retournons sur la Loire… Normalement, cela dépend du niveau d’eau.

samedi 11 octobre 2008

La Mayenne jusqu’à Mayenne et retour à Angers.

Mardi 30 septembre, nous avons débarqué Louis et Nicole, nos 2 québécois cinéastes. Moteur, nous remontons la Mayenne pour la deuxième fois, en espérant arriver à Mayenne. Le temps est plutôt gris mais restera sec toute la journée. Notre navigation nous mène à Daon. Nous rencontrons Josée et Jean-Marc du bateau « Eskado », encore des gens du Nord. Ils sont venus se perdre en Pays de Loire depuis quelques années.

Mercredi, il pleut, nous avons perdu notre été indien. Nous repassons à Château Gontier, où une halte s’impose pour le remplissage du frigo. Nous nous arrêtons au pied de l’écluse de Cumont. Le disque rouge est mis, nous n’irons pas plus loin.

Jeudi, le soleil fait de timides apparitions, c’est une bonne chose. Grosse journée de navigation, 39 km, 23 écluses… toutes manuelles et seulement 3 éclusiers. Cela fait des gros bras. Nous n’aurons pas eu l’occasion de visiter beaucoup de villages qui bordent la Mayenne mais la promenade sur l’eau est très agréable. C’est superbe, sauvage, sinueux… D’un autre côté, les barrages ont perdu leur moulin. Par contre, sur chaque barrage, on retrouve une micro-centrale électrique. Nous avons même provoqué quelques frayeurs chez les ouvriers de la DDE qui étaient sur place pour la maintenance d’une de ces micro-centrales. Ils terminaient de placer 2 rails au dessus de l’écluse pour traverser le camion avec le matériel pour l’entretien (une demi journée de boulot). Il va falloir tout retirer !!! D’habitude à cette période-ci, il n’y a plus de bateau en semaine. Heureusement Océan-Manor n’est pas trop haut ni trop long. Nous sommes passés dessous avant la bassinée est il y avait assez de place devant les rails pour placer Océan-Manor lors de la remontée de l’eau dans l’écluse. Nous pouvons continuer notre chemin. Arrivée à Mayenne avec le coucher du soleil, c’est magique surtout que la ville est très fleurie. Ajoutez à ça les premières couleurs automnales et peut-être arriverez-vous à imaginer ce décor magique.

Il a plu toute la nuit mais ce matin, le soleil est bien là. Nous redescendons la Mayenne sans voir plus de monde que la première fois, pas de bateau, pas d’éclusier, les artisans ont déjà fermé leur boutique et les petits commerces de l’été sont fermés jusqu’au 1er mai 2009. Heureusement, le frigo est bien rempli, nous pouvons partir.

Cette fois, les éclusages vont vite ! Comme il n’y a pas de passage, nous avions laissé les écluses ouvertes en sortant lors de notre montée. Elles sont donc toutes prêtes pour nous. Une manœuvre de porte en moins à chacune des 20 écluses. Près de 2 heures de gagnées au bout du parcours. Nous sommes de retour à Laval.

Samedi et dimanche aussi, le bateau fait une escale prolongée, pendant que le capitaine fait une escapade rapide à Paris et en Picardie avant de rejoindre le bord d’Océan-Manor.

Lundi, le temps est de nouveau gris mais il fait doux. Nous poursuivons notre descente paisiblement. Aujourd’hui, il y a de la navigation, nous avons croisé une pénichette. Nous finirons la journée à Château Gontier. Un peu déçus par notre visite dans la ville.

Mardi, journée maussade, il pleut. Nous continuons malgré tout notre descente. Nous voudrions faire un petit tour sur la Sarthe dans les jours qui suivent. Nous arrivons en fin de journée au confluent avec la Vieille Maine. Nous quittons la Mayenne pour de bon. La Vieille Maine est très balisée et il faut faire attention. Il n’y a pas beaucoup d’eau. Certains diraient : Océan-Manor plante des patates, il creuse son sillon.

Au bout de la Vieille Maine, c’est la Sarthe qui s’offre à nous, mais ce sera pour le prochain épisode.



PS : Pour la suite des images, nous attendons une très grosse ville pour avoir un peu plus de débit. Pour ça, les pays de Loire ne sont pas bien couverts. Difficile de tenir le blog à jour.


mercredi 1 octobre 2008

Océan-Manor fait du cinéma en pays de Loire.

Une fois la Loire remontée jusqu’à Angers, la partie la plus difficile du parcours était faite. Maintenant, nous profitons pleinement de notre remontée de la Mayenne. Rivière agréable avec des décors changeants, parfois des champs, ou des collines boisées, de jolis village posés au creux des vallons sans oublier les châteaux et moulins qui bordent cette charmante rivière. Des écluses entretenues accolées à de longs barrages et toujours des moulins. La Mayenne peut aussi se montrer capricieuse et sortir rapidement de son lit. Elle est très surprenante.

Nicole et Louis profitent de leur séjour à bord, il fait un peu froid mais le soleil est avec nous. Cela promet de belles images pour nos hôtes québécois. Louis notre cameraman est là pour faire un film sur les fleuves et rivières de France et sur Océan-Manor, yachting d’hôte, par la même occasion. C’est une manière bien agréable de parcourir la France et ses régions. Ils avaient découvert il y a deux ans, le canal du midi en pénichette. Autre séjour en France, autre région traversée. Cette fois, ce sera la Bretagne et le pays de Loire avec le confort d’un bateau d’hôtes.

Nicole et Louis ne sont pas des débutants dans la navigation. Là bas au Québec, ils ont une école de voile. Allez donc voir sur www.voileevasion.qc.ca , cela vous donnera une idée de leurs périples. Ils ont pour habitude de naviguer sur un très grand lac, le lac Champlain. Rien à voir avec la navigation à bord d’Océan-Manor. Autre pays, autre style de plaisance, mais la même philosophie. Profitons de la lenteur du bateau pour découvrir la rivière et ses décors, pénétrer ses secrets et observer toute la vie qui l’entoure.

Sur la Mayenne, nous avons encore des éclusiers, éclusières en majorité, qui aiment conter leur région et leur histoire. Des rencontres chaleureuses aussi avec des habitants de la région que l’on rencontre dans les petits villages traversés ou simplement au bord de l’eau en se promenant sur le chemin du halage.

Avec Océan-Manor, la rivière nous la vivons lentement au fil de ses méandres et des trésors que nous y découvrons. Pas de halte programmée, nous nous arrêtons où bon nous semble, selon les envies de chacun.

Revenons sur notre parcours, nous remontons l’Oudon jusqu’à Segré, après, il n’est plus navigable. Rencontre avec des amis, anciens hôtes d’Océan-Manor, qui habitent la région. Soirée bien agréable remplie de souvenir de navigation sur le canal du midi, sur la Loire, etc…

Les jours passent, la navigation continue, nous poursuivons notre remontée sur la Mayenne. La rivière se pare peu à peu, de ses couleurs d’automne. Nous n’arriverons pas à Laval. Nous faisons demi tour à Port du Salut, village où l’abbaye est à l’origine du fameux fromage le Port Salut. Les moines sont aujourd’hui peu nombreux et vieillissants. Il n’y a plus de production de fromage à l’abbaye et c’est bien dommage.

Nous redescendons la Mayenne en faisant quelques haltes bucoliques différentes de celles faites lors de la remontée. Encore un petit souper à terre chez Jacqueline et Gérard, des pionniers dans la réouverture de la Mayenne à la navigation de plaisance et nous voilà de retour à Angers. C’est pour Nicole et Louis, nos hôtes québécois, la fin de leur croisière à bord d’Océan-Manor. Ils vont récupérer une voiture de location pour parcourir la région par la route avant de retourner d’ici quelques jours au Québec avec la tête remplie de belles images et de bons souvenirs.
Océan-Manor reprend avec plaisir le chemin de la Mayenne en espérant cette fois naviguer jusqu’au plus haut de cette magnifique rivière.